Livre de 168 pages à couverture souple.
Cette suite au Keeper's Companion est placée sous le signe de la prohibition. Après une page de titre, un portrait en médaillon de Lovecraft, l'ours, et quelques pages blanches (le tout faisant 6 pages), le sommaire (1 page et demi) ne laisse aucun doute à ce sujet, et est complété par une carte des Etats des USA représentant le niveau de tolérance vis à vis de l'alcool.
Le premier chapitre (Prohibition, 45 pages) retrace l'histoire de cette période mouvementée de l'histoire nord américaine. Les causes et les conséquences du développement des speak-easies, en particulier la mise en place d'organisations criminelles et les problèmes liés aux alcools frelatés, sont exposées. Le chemin complet de l'alcool est étudié, de sa fabrication artisanale ou industrielle à sa distribution dans des établissements spécialisés en passant par son transport par terre ou par mer. Un lexique de l'argot utilisé durant la prohibition est aussi fourni.
Les deux factions qui se livrèrent la guerre pendant la prohibition sont traitées en détail. Ainsi, la constitution d'un syndicat, ses façons de travailler, ses guerres avec les autres gangs et le style de vie de ses membres sont présentés. Du côté des forces de l'ordre, l'accent est mis sur les lois et polices locales, et la corruption de ces dernières, sur le bureau fédéral, ses méthodes et son histoire, et sur les gardes côtes. Le chapitre se termine en expliquant pourquoi le besoin d'argent du gouvernement après la récession amena la levée de la prohibition.
Le chapitre suivant (5 pages) donne une histoire du satanisme, un état des lieux de ce culte divisé en deux branches, les Setians et les traditionnalistes, et en particulier développe la vie d'Alister Crowley. Les liens entre satanistes et cultistes sont également traités.
The Keeper's List of Lists (36 pages) répertorie dans quels scénarios et pour certains même à quelles pages sont présents des éléments, au travers de listes thématiques : époques, créatures, personnages célèbres ou légendaires, tomes du mythe et endroits fictifs. Le chapitre se termine par une bibliographie des ouvrages publiés par d'autres éditeurs que Chaosium.
Iron (29 pages) est un catalogue de 28 armes à feu, plus quelques considérations comme le bruit, la maintenance ou les compatibilités de munitions entre armes. Chaque arme est fournie avec un texte présentant rapidement son histoire et surtout ses variations, ses caractéristiques en terme de règles et une illustration. Toutes sont des fusils ou des armes de poing classiques, sauf la mitrailleuse Thompson et une arme de sniper. Le chapitre se termine par une bibliographie.
The Mythos Collector (12 pages) est un recueil de tomes du mythe, de sorts et de créatures. Il est suivit de Mythos Ex Machina (12 pages) qui propose du matériel technologique spécifiques aux créatures du mythe. Enfin, la fin de l'ouvrage (16 pages) est consacrée à l'autopsie d'un Profond, avec un journal du docteur l'ayant pratiqué l'autopsie, le rapport d'autopsie, et des considérations scientifiques sur l'altération de l'ADN humain pour devenir un profond.
L'ouvrage se termine par un index (2 pages) et 3 pages de publicité pour les produits de Chaosium.
Cette fiche a été rédigée le 31 août 2009. Dernière mise à jour le 27 avril 2017.
Un supplément fourre-tout et très inégal. Le long article sur la Prohibition est excellent, bourré d’informations utiles, de situations exploitables en jeu, de PNJ prêts à servir, et tord le cou à quelques clichés, notamment celui de l’utilisation de la mitraillette Thompson par les gangsters. Autre très bon passage, le chapitre sur les armes à feu. Visiblement, il a été rédigé par quelqu’un qui connaît le sujet mais qui évite d’assommer le profane de son érudition, et qui sait faire des compromis entre la collection de détails hyper-précis et les nécessaires simplifications imposées par le jeu.
A eux deux, ces deux chapitres représentent à peu près la moitié du bouquin. L'autre moitié est moins réussie...
Les quelques pages sur le satanisme contemporain et la récupération de H.P. Lovecraft par Anton La Vey dans les années 40 sont à peu près dépourvues d’intérêt. Il y avait peut-être quelque chose à faire du sujet, mais il aurait fallu plus de place, un texte beaucoup plus dense, et un auteur un peu plus en phase avec le sujet.
Les trente-six pages de listes de créatures, de lieux et ainsi de suite sont intéressantes pour les collectionneurs, mais elles étaient à jour en 2002, et de l’eau a coulé sous les ponts de la Miskatonic depuis.
Les nouveaux livres maudits, les sorts et sales bêtes afférentes sont exploitables sans être transcendants. La liste du matos technomagique récupérée dans les vieux scénarios de Chaosium n’a pas beaucoup d’intérêt hors du contexte desdits scénarios. Enfin, le récit de l’autopsie du Profond est bien fait, sans plus.
Si vous arrivez à mettre la main dessus et que la Prohibition vous intéresse, ce supplément vaut le détour. Si vous n’êtes pas collectionneur et que vous vous moquez d’Al Capone comme de votre premier cocktail, en revanche, vous pouvez passer votre chemin.
Critique écrite en novembre 2010.
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