Livre à couverture souple de 116 pages au format A5.
La première page contient les crédits, quelques notes et les mentions légales. Elle est suivie d'une table des matières de deux pages. Le début du voyage... (2 pages) est une introduction à Monostatos.
Univers (49 pages) se présente comme source d'inspiration pour la création des lieux et personnages et comme aide à la création en cours de partie. Sa première page contient une carte. Une nouvelle introduction est consacrée à la présentation du monde, à ses inspirations et aux règles fondamentales qui le régissent. Il est ensuite question de Monostatos, ce qui l'a précédé, son culte, ses cinq sectes, ses cinq commandements et les mille Cabales qui sont opposées ou indépendantes tout en étant contrôlées en secret par les sectes. Vient alors l'exploration ethnologique et géographique de l'univers qui est suivie d'un bestiaire.
Raconter une histoire de Monostatos (24 pages) explique le fonctionnement du jeu lui-même. Il est initialement exposé dans ses principes. Il est alors question des détails du déroulement de la partie, des points de Puissance, des Affrontements, des points de Désir et de la fin de partie, pour finir par un résumé et des conseils de jeu. Les héros de Monostatos (16 pages) explique comment créer un personnage en définissant sa Souffrance, sa Vertu et ses trois Singularités. Des noms de personnage sont ensuite proposés en fonction du statut et des origines. Cette partie se conlut avec cinq exemples de personnage.
Créer un lieu (17 pages) explique comment créer un lieu en répondant aux cinq questions qui permettent de le définir. Cette création est illustrée par dix exemples. Pour aller plus loin (2 pages) présente les sources d'inspiration de l'auteur ainsi que les jeux de rôle qui l'ont le plus influencé. Il est suivi d'une page de remerciements et finit par deux pages de publicités pour des jeux en guise de remerciements supplémentaires à deux auteurs ayant soutenu et conseillé l'auteur.
Cette fiche a été rédigée le 2 novembre 2012. Dernière mise à jour le 28 octobre 2015.
Qui n’a pas rêvé devenir le libérateur de tout un peuple soumis au joug d’un dieu autoproclamé ? Qui n’a pas eu envie de rallier à sa cause tout un peuple vivant dans l’apathie depuis l’arrivée au pouvoir d’une déité dont l’ordre est un des créneaux ? Enfin, qui n’a jamais rêvé de faire tout cela dans un cadre proche de l’Égypte antique ? Si ces quelques questions ont résonné en vous comme un appel, alors Monostatos des éditions L’alcyon pourrait répondre à vos attentes.
A quoi avons-nous à faire ?
Monostatos est un jeu de rôle basé sur le partage de la narration entre les participants, et ce malgré la présence d’un MJ à la table. Le format A5 est très agréable pour une prise en main facile, la maquette est basique et les quelques illustrations semblent être dans le ton du jeu sans pour autant être très inspirantes.
Chaque joueur incarne un personnage aux capacités supérieures à la moyenne, vivant dans un monde dominé par un Dieu unique qui, pour gagner son rang, a eu la « bonne » idée de tuer tous les autres Dieux. Là où le polythéisme était de mise et permettait à tout un chacun de respecter et vénérer le Dieu qui lui ressemblait (ou du moins qu’il craignait le plus), il n’en est plus rien avec un monothéisme organisé en sectes afin de concrétiser sa vision du monde. Fondée sur 5 principes (obéissance, transparence, pitié, paix et humilité), le culte de Monostatos conduit l’humanité vers une vie de calme, d’apathie où la créativité, les impulsions et l’esprit d’initiative ne sont pas tolérés. Il ne peut être toléré d’aspirer à une vie meilleure et si des codes ont été mis en place c’est dans le seul but d’être respectés, puisque pour le bien commun.
Pour régir l’humanité, 5 sectes ont été crées avec toute un but bien précis :
Une fois ce cadre politique posé, l’auteur nous entraîne à travers les différentes régions de ce monde, tantôt région désertique, tantôt région montagnarde, les paysages s’enchaînent avec leurs spécificités, leurs propres peuples (parfois soumis, parfois revanchards). Bien que Monostatos soit parvenu à tuer l’ensemble des Dieux antiques, certains chefs de guerre (ou de territoire) subsistent conduisant à une situation de pacte de non agression, qui s’avèrent être autant de sources d’alliés potentiels pour vos personnages si vous parvenez à les rallier à votre cause.
Les PJ, ceux par qui la révolte arrivera
Vos personnages vont avoir la dure tâche de tenter de libérer tout un peuple du dictat de l’ordre et de la standardisation. La base des histoires que vous allez conter va être un lieu, un endroit créé par le MJ dans lequel vos personnages vont avoir pour but de lancer des conflits contre le culte de Monostatos. Ces affrontements conduiront à l’accumulation de points de Puissance qui sont autant de possibilités pour les PJ de parvenir à réaliser des actions héroïques. Enfin, tout succès dans un conflit rapprochera le PJ au centre du conflit de sa fin de sa quête personnelle. En effet, chaque personnage se décrit en 5 phrases. La première (Souffrance) explique en quoi le personnage a été la victime (directe ou indirecte) du culte. La seconde (Vertu) explique le but de ce personnage. Enfin, les trois dernières phrases sont des Singularités, c’est-à-dire des traits illustrant le côté exceptionnel du personnage. La mise en scène de leur Souffrance, ou leur Vertu, les conduira à gagner des points de Puissance très utiles dans les scènes d’Affrontement (permettant notamment de relancer les dés). Les scènes (ou Tableaux) s’enchaînent ainsi jusqu’à un commun accord entre les joueurs sur une fin satisfaisante à l’histoire du lieu utilisé comme cadre à la partie.
En parlant de Lieu, le livre se termine par des explications très simples sur leur mode de création, à savoir leur explication au travers des 5 sens, les forces en présence, l’attitude de la population, la présence d’opposants au culte et l’importance de la nature.
Conclusion
Monostatos est un jeu de rôle narratif sur le combat d’une tyrannie, sur la lutte face à un ordre établi bridant toute une population, autant dire tout ce que l’on peut rencontrer dans l’excellent Perfect. Le background y est étonnamment très dense et manque parfois de clarté du fait de l’utilisation de tournures « poétiques » peu évocatrices. Associé à la présence écrasante de citations philosophiques en début de chaque chapitre, le lecteur pourrait n’avoir qu’une envie celle de parvenir rapidement à la partie technique du jeu. Enfin, il semble indispensable d’avoir le background du jeu assimilé par tous les participants afin d’en tirer le meilleur, comme pour utiliser au mieux les relations entre les différentes factions de cet univers, ce qui est assez paradoxal pour un JdR où la création de l’histoire est présentée comme étant collégiale. Ici, c’est à peu prés le cas mais dans un cadre contraint. Monostatos est finalement un jeu intéressant par certains aspects (comme la création des lieux) mais qui pourrait souffrir de la comparaison avec d’autres jeux sur le même thème.
Critique de Jérôme "Sempaï" Bouscaut publiée dans le Maraudeur n°9
Critique écrite en août 2013.
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