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No power in the verse can stop us

Chimériades 2011

Par Jérôme 'Ficheur fou' Bianquis

Rubrique : Reportages
Date : 06 novembre 2011

Dans un château du bas Luberon, des choses louches se trament. Loin de toute civilisation, entouré de collines boisées et de champs remplis d’ânes, à des heures du plus proche hameau, des êtres impies se réunissent, seuls capables de trouver leur chemin à travers les routes non-euclidiennes de la région. Il se murmure d'ailleurs que Brand aurait fait un fumble ou deux en géographie blasphématoire, ce qui pourrait expliquer son arrivée tardive. Le château impressionnant qui nous accueille est en lui-même toute une histoire, visiblement tourmentée.

Le premier soir, une réunion entre les envoyés des Ludopathes et l'équipe Sans Détour cause d'adaptation en JdR de film porno. La bière dont les réserves fondent à vue d’œil n'est sans doute pas étrangère au choix du sujet. Curieusement, Le Doc semble conserver un souvenir cuisant de certaines traces de sa participation récente à RPGers. Une histoire de photo dénudée, un truc comme ça. Pendant ce temps, les cartons de leur stand attendent encore leur ouverture. Moi, je dis ça, je dis rien...

La cérémonie d'ouverture des Chimériades inclut une présentation des invités, Rolland Barthélemy, venu en habitué, Nicolas Fructus, Gregory Privat et Mathieu Gaborit pour les français, Charlie Krank, Jeff Richard et Jonathan Tweet pour les internationaux. Une pensée pour Greg Stafford, un autre habitué que sa santé retient au loin cette année.

Le réfectoire est doté de voutes superbes. Le repas utilise des assiettes écolo en bois, ce qui est une bonne idée, et des couverts de même matériau, et le service est à la place au lieu de l'habituel self-service. Hypocras et cidre coulent à flots à notre table pour remplacer les bières et accompagner le ragoût de mouton et la purée de pois. De sombres complots se trament entre les groguistes, Footbridge et Icare. Tout le monde en profitant pour médire des absents, le repas se passe donc dans une excellente ambiance. Puis les parties démarrent, appelées au micro par les organisateurs. Certains sont vraiment tombés dans le pichet d’hypocras et la soirée s'annonce chaude.

Au petit déjeuner, Mahyar Shakeri parle de son nouveau projet : PriaXXX, version hard-core avec Fnou pour les illustrations, d'après nature bien entendu. Le Doc pleure sur son café trop gentil pour lui permettre de se remettre des caisses de bières de la veille au soir. L'équipe Ludopathes, elle, pleure sur son colis de marchandises pas livré. Ils risquent de passer le week-end en vacances s'ils n'ont rien à vendre. Comme nous sommes dans un trip médiéval, le portable ne passe pas, le fixe est à carte et le wifi est rare. Ceci complique un brin les contacts avec le transporteur, qui de toute façon ne livre que dans le monde moderne et les lieux civilisés !

Jai émerge à 10h pour préparer des questions pour la rencontre avec M. Gaborit, avec l'aide de M. Démiurges (Nonnène chez nous) qui veut racheter le GroG. Plus tard, je monte sur une table pour améliorer l'éclairage des illustrateurs Esteren, plongés dans les Ombres depuis leur arrivée...

Un monsieur Patate cthuloïde veille sur le stand Sans Détour.

Puis les M. Patates sont mobilisés sur un terrain de jeu spécifique pour une partie de wargame Patatasteak sur des règles de G. Privat... Certains joueurs terminent sans les yeux, sans les oreilles et même sans les mains, comme leur Patate. Une discussion avec toute l'équipe des chroniques des Féals (Philippe, Jérôme, Camille, Nicolas Fructus, Mathieu Gaborit, CeGe) sert d'avant-remière au jeu qui devait sortir ce week-end mais est finalement repoussé, puis une autre discussion débute dans le réfectoire d'à côté avec Jonathan Tweet, très intéressant pour découvrir le monde du JdR US de l'intérieur, ainsi que les réflexions d'un créateur de jeu qui ne se répète pas.

L'après-midi, un jeu de plateau de G. Privat mobilise du monde et des costumes pour une guerre en Prax. Jonathan Tweet fait un superbe chef tribal à cornes.

Les Ludopathes montent un micro stand avec les réserves personnelles de Shade de Mahyar, leur colis étant définitivement perdu dans le warp. Eilléa femelle en profite pour faire des photos, comme d'hab.

Une alarme incendie envoie temporairement tout le monde dehors. Encore un complot des Mi-go, c'est certain ! Jef en profite pour un après-midi d'Ars Magica, tandis que Jai se prépare moralement à sa soirée Everway, le tout pendant que l'auteur de ces jeux est l'invité d'honneur de la convention.

En parlant de complot, Footbridge essaye d'acheter le président du grog avec des chips goût barbecue en attendant le repas du soir. On refait le monde ludique français pendant le repas, tout en photographiant les salles voutées. Jai et Fabien admettent que l'hypocras de la veille a été traître et que leur partie d'après repas en fut altérée.

Après le repas, Mahyar me fauche encore l'ordi pour chercher vainement une gare TGV. Je la lui trouve en moins de 5 minute. Visiblement, mon Google-fu est meilleur que son Google-fu ! Pendant ce temps une partie de semi-réel commencée dans l'après-midi se poursuit toute la soirée à côté de la salle des exposants, ce qui nous permet de jouir d’enregistrements de cris de bébé tout le temps sauf quand ils sont remplacés par un bruit sourd genre ressac. Brand est affalé sur une chaise, convaincu que sa partie avec Charlie Krank n'aura pas lieu, celui-ci étant supposé être en train de se bourrer tout en discutant de l'avenir du monde avec quelques américains.

Le dimanche matin, la convention profite d'un service bien utile et pourtant rarement proposé : la journée de 25 heures. Cette nuit plus longue d'une heure est la bienvenue pour nombre de rôlistes qui ont fait des folies de leur corps toute la soirée. D'ailleurs, rares sont ceux qui se lèvent tôt ce jour-là, curieusement. Les ânes et les chiens du voisinage, eux, saluent bruyamment le lever du jour sur les collines. Les organisateurs parviennent cette fois à gérer le petit déjeuner dans les temps. Petit déjeuner pendant lequel nous sommes quelques-uns à médire des universitaires. Ça change de la discussion pré-petit dej' sur la théorie de l'évolution et les animaux domestiqués et apprivoisés (ne pas confondre). On s'amuse à annoncer aux arrivants qu'ils sont décalés d'une heure, généralement ils l'ignorent, ou l'ont oublié. Quand Jai vient enfin prendre le sien, il est entouré par M. Gaborit et Greg Privat qui discutent de berger et de naseaux de veau, ce qui ne lui ouvre guère l'appétit. Petite nature !

Après une matinée tranquille qui me permet de faire découvrir le GroG à Charlie Krank et J. Tweet, commence la conférence sur les 30 ans de Cthulhu. Le discours d'ouverture de Philippe se termine par un "Happy birthday Cthulhu" chanté en choeur et en anglais par toute l’assistance. Puis Ch. Krank et l'équipe de Sans Détour répondent aux questions sur le passé et l'avenir du jeu. Très intéressant, mais n'attendez pas de moi un compte-rendu, il ferait beau voir que ce texte contienne des infos utiles ! Pour en savoir plus, fallait être là, voilà !

Mahyar fait un fumble en socialisation avec Fabien de Footbridge qui est train de mener, et s'en trouve bien gêné. C'est vrai que "Tu me le dis si je te dérange !" lancé sur un ton sec, ça peut paraître peu amical, surtout quand on voulait dire "Est-ce que je peux vous interrompre un instant ?". Les explications embarrassées de Mahyar ne font qu'aggraver sa jolie couleur tomate. On t'aime quand même, Mahyar, et tu peux continuer à squatter ma bécane !

La cérémonie de clôture officielle de la convention voit Philippe, le maître d'oeuvre, porté en triomphe par son équipe.

Après-midi de Conspirations avec J. Tweet suivie d'une soirée barbecue made in Charlie Krank, avec hélas du retard au démarrage car un des barbecues prévus n'a pas encore sa grille.

Dommage cet engin au look gothique tout en fonte et en pointes a été fabriqué spécialement pour Charlie.

Les lots de la tombola sont attribués ensuite, et le GRoG est officiellement partenaire, ayant grandement contribué d'un lot dé-T-shirt-casquette ! On ne recule devant aucun sacrifice...

L'équipe Sans Détour justifie encore une fois sa réputation internationale de boit-sans-soif, accompagnée de quelques proches qui prennent des surnoms comme la barrique ou l'entonnoir en démontrant eux aussi une étonnante contenance. Jai le Magnifique se joint à eux, et se passionne pour le concours de blagues carambar dans lequel s'opposent Samuel Tarapacki, Le Doc, et Gilles, l'un des orgas, pendant plus d'une heure et demie.

La reine des lieux est ce soir-là Fnou, accompagnée de temps en temps de son prince consort félon, Amaury. Leur compétition de bièrophilie avec Sans Détour est de la matière dont on fait les légendes. Amaury tente d'ailleurs de rejoindre Le Doc sur le podium de l'infamie et échoue misérablement.

Le lendemain matin, les orgas, qui ont dû assurer des navettes vers la civilisation à partir de 4h du matin, respectent la grande tradition des fins de convention : zombies walk ! Nous ne nommerons pas l'organisatrice qui parle à un américain des "orgas" en prononcant le mot de manière à ce qu'il sonne comme "orgasme" pour un anglophone.

Fnou, à cours de T-shirt propre, porte fièrement le légendaire T-shirt jaune, gagné la veille à la tombola. Et ce, sous le regard envieux de Romuald, le Doc de Sans Détour qui n'a pas de T-shirt SD pour riposter !

On démonte et on se salue une dernière fois en courant après le café ou le thé. Une partie de Tétris 3D permet de caser aisément 3 groguistes et un Yann, notre conducteur, leurs bagages à tous les 4 et un siège enfant dans une Clio. Aisément, on vous dit ! Et c'est le retour, les Chimériades sont bel et bien terminées. A dans 2 ans !

Chronique finalisée en buvant du thé dans un superbe mug Cthulhu 30 ans, série limitée, par Sans Détour !