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Salut, et merci pour le jdr

Chroniques Oubliées Fantasy

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Références

  • Gamme : Chroniques Oubliées
  • Sous-gamme : Fantasy
  • Version : première édition
  • Type d'ouvrage : Livre de base
  • Editeur : Black Book Editions
  • Langue : français
  • Date de publication : juillet 2014
  • EAN/ISBN : 978-2-36328-137-1
  • Support : Papier et Electronique
  • Disponibilité : Paru

Contributeurs

Contenu de l'ouvrage

Matériel

Livre à couverture souple au format mook (16,5 x 21,3 cm) de 336 pages couleur.

Description

L'édition standard des Chroniques Oubliées - thème "Fantasy" - est identique à sa version deluxe, si ce n'est la couverture : elle est souple et reprend le visuel classique du magazine Casus Belli. Le contenu est rigoureusement le même entre les deux versions.

Le fichier électronique de ce hors-série est sorti fin juillet, donc un tout petit peu en avance sur le planning, comme l'atteste la mention "août 2014" sur la couverture. L'ouvrage papier a été envoyé aux gens qui l'avaient précommandé fin septembre, et il a été disponible en boutique et à OctoGônes début octobre.

Cette fiche a été rédigée le 16 octobre 2014.  Dernière mise à jour le 29 août 2024.

Critiques

Bertrand 'Nébal' Bonnet  

Chroniques Oubliées Fantasy est un jeu de rôle complet publié en tant que hors-série de Casus Belli (la version Black Book), rassemblant divers éléments publiés au fur et à mesure dans la revue rôlistique, après une boîte d’initiation depuis longtemps indisponible. Le jeu promettait d'être classique mais enthousiasmant, et relativement simple – tout en permettant une expérience de jeu variée.

Le système repose sur une base de D20, licence OGL 3.5 – comme Pathfinder, par exemple, également distribué en France par Black Book (le présent ouvrage propose d’ailleurs des passerelles entre les deux systèmes) ; mais on est (heureusement) très loin de la dimension simulationniste du titre de Paizo comme du D&D équivalent. Chroniques Oubliées Fantasy est en effet d’un abord autrement facile, et pour cause : à l’instar de la boîte qu’il vient prolonger, il garde une très nette optique d’initiation ; mais c’est un jeu d’initiation qui reste jouable une fois celle-ci assurée, et c’est bien tout ce qui en fait l’intérêt.

Dense mais lisible, plutôt bien organisé dans l’ensemble, en couleurs, doté d’illustrations allant du sympa à l’atroce, le jeu a une certaine gueule, et on en a sans doute pour son argent avec ce relativement gros bouquin (même si on regrettera d’assez nombreuses coquilles, mais bon : c’est la norme…).

La base est très classique, avec les races habituelles des jeux d’heroic fantasy (même si d’autres, un peu moins convenues, sont présentées ultérieurement, dans le gros chapitre fourre-tout des règles optionnelles), et des profils (équivalent des classes) assez banals dans l’ensemble, même s’il y a quelques originalités relatives ici ou là (et on trouve par ailleurs, ultérieurement, des profils de prestige, inaccessibles à la création du personnage). Chaque profil repose pour l’essentiel sur plusieurs voies, et c’est là à la fois le gros atout et la faille éventuelle de Chroniques Oubliées Fantasy. En effet, ces voies – composées de cinq rangs – sont autant de « règles spéciales » (ce qui vaut d’ailleurs, dans le système de base, pour la magie également : on n’apprend pas des sorts parallèlement dans un grimoire, tout figure dans les voies), passablement rébarbatives à la lecture, et qu’il est bien entendu impossible d’appréhender en totalité pour un pauvre MJ censé faire l’arbitre et porter tout le poids de la mécanique ; mais certes, dès l’instant qu’une collaboration honnête s’instaure entre le MJ et les joueurs, ce problème n’en est plus vraiment un, et ces voies permettent alors de rendre chaque personnage unique, et de l’amener à accomplir des actes héroïques dont on se souviendra longtemps. La dimension épique est en effet très marquée ici, et ce que l’on aborde le jeu selon une approche high fantasy ou low fantasy (les deux sont envisagées).

Et il faut bien reconnaître que l’on peut parvenir à tout ça en usant d’une mécanique très simple, voire élémentaire. Oubliez les listes de compétences interminables : on se base ici uniquement sur les caractéristiques (les six classiques), et même plus précisément sur les modificateurs qu’elles entraînent. Tout en découle – avec une éventuelle pondération par les voies. Et il en va de même pour le système de combat, qui tient en quelques pages très claires, bien loin des lourdeurs simulationnistes auxquelles le genre nous a habitués.

Cela dit, rien de « simpliste » pour autant. Chroniques Oubliées Fantasy semble garantir une authentique expérience de jeu parfaitement à même de se renouveler sans sombrer dans la répétition et la lassitude. Et si on souhaite pimenter les choses au fur et à mesure, libre au MJ de piocher dans le long chapitre de « règles optionnelles » (une soixantaine de pages), permettant de moduler totalement le système, que ce soit par des détails (qui peuvent avoir leur importance…) ou par des éléments qui semblent a priori plus fondamentaux (par exemple, le système de « magie vancienne » typique du jeu à Gygax). Cet aspect modulaire me plaît beaucoup ; mais on avouera par contre qu’il n’est pas toujours évident de se repérer dans ce gros chapitre fourre-tout (une table des matières interne aurait été bienvenue, déjà…). D’autres chapitres participent d’ailleurs de cette optique, en montrant comment créer des objets magiques, ou, surtout, des rencontres (système complètement refait – l’original avait semble-t-il été critiqué dans la parution en revue –, bien plus complexe que la base, mais qui me paraît assez bien foutu) ; cela dit, dans l’immédiat, on peut très bien se contenter de l’abondant bestiaire qui figure dans cet ouvrage…

L’aspect « initiation », dans Chroniques Oubliées Fantasy, vaut aussi comme de juste pour le MJ. Et celui-ci est vraiment pris par la main, d’une manière très élégante : les chapitres de conseils au MJ m’ont rarement paru utiles, mais là c’est très bien fait, rien à redire ; cela vaut d’ailleurs aussi pour le scénario d’initiation en fin de volume (qui reprend, trente ans plus tard, le cadre de Clairval de la boîte d’initiation) : certes, cette aventure à base de gobos crétins n’a rien de vraiment palpitant ; on ne fait pas ici dans l’épique, non ; mais, pour apprendre à gérer une partie, ça me semble vraiment très bien fait.

Après avoir un peu hésité sur les voies et ce qu’elles impliquent, donc, je n’ai pu à terme que m’avouer pleinement convaincu par Chroniques Oubliées Fantasy. Sans aller jusqu’à parler de « perfection », on ne peut qu’applaudir le sérieux et la pertinence dont ont fait preuve les auteurs ; ne manque à vrai dire qu’une chose : un univers. Mais bon, c’est de la fantasy classique, alors on peut adapter sans souci… Je n’en ferais donc même pas un bémol : Chroniques Oubliées Fantasy est bel et bien le jeu donjonneux mais jouable que j’attendais.

Critique écrite en septembre 2015.

matreve  

A l’origine, BBE avait le projet de sortir une Bible de la 3.5, sorte d’hommage improbable à D&D qui aurait été probablement perçu d’abord comme un travail de fan avant d’être un travail d’édition. Heureusement que BBE a été mieux inspiré avec la reprise et le renouveau de la revue Casus Belli pour partir plutôt dans cette direction d’une gamme, certes (trop) lourdement reliée à son héritage 3.5, mais avec son identité propre (et remarquablement réussie), qui fait de Chroniques Oubliées, comme l’atteste la note de cette critique, un marqueur dans l’Histoire du JDR en France.

Et pourtant, je ne suis clairement pas un promoteur de cette mécanique héritée de Voies et de Rangs qui encourage le bodybuilding, et fait déjà des personnages de niveau 1-2 des machines de guerre en devenir. Face à cela, le MJ doit être un expert aguerri du jeu quand il construira son adversité, tellement cette dernière sera dure à équilibrer face à des joueurs aux ressources multiples mais aléatoires, prompts à occasionner 40 points de Dommage en un seul coup ; et à attendre ensuite plusieurs rounds interminables parce qu’on a mis une DEF trop élevée pour donner une chance minimale de survie à son boss...

Mais la base reste heureusement simple et élégante, notamment les caractéristiques qui font facilement l’affaire et évitent les listes fastidieuses de compétences. Tout cela aide à rendre le système lisible et facile à assimiler avant qu’on ne rentre dans les options.

Si on en revient au livre en lui-même et son contenu, c’est donc un quasi sans-faute que nous propose BBE avec cet ouvrage. Epais de 340 pages bien remplies et illustrées, parfois inégalement mais suffisamment en abondance, il m’a renvoyé vers la 1ère édition de Warhammer du siècle dernier où on trouvera absolument tout pour jouer pendant très très longtemps. Des règles complètes,  des options qui permettent de décliner les possibilités et les plaisirs à l’infini, des conseils, et même une prise en main pour les débutants, du matériel et encore du matériel, et enfin un copieux scénario. Celui-ci est certes d’un classicisme forcené, mais il fait un clin d’œil sympathique à la Boîte d’Initiation, offre de bons rebondissements, et son intrigue et la façon dont elle est découpée me semblent particulièrement bien ficelée pour accompagner un MJ débutant.

Bref, que du bon avec le regret peut-être d’un Bestiaire où il manque des illustrations, et d’une liste d’Objets Magiques qui souffrent d’une pagination réduite mais qu’on pouvait difficilement encore augmenter… Enfin, on peut regretter l’absence d’univers, mais c’est alors voulu par BBE sur le modèle de Pathfinder pour plutôt le développer dans des modules ; et de mon point de vue, ce n’est pas si problématique, étant donné la profusion des univers med-fan maintenant disponibles, par rapport à mon époque Warhammer 1ère édition.

Je salue donc ici le travail exemplaire des auteurs et comme la critique de Nebal ci-dessus, je me joins pour dire que Chroniques Oubliées offre une vraie expérience de jeu, pas forcément incontournable pour des vieux briscards blasés ou les allergiques à la 3.0/3.5, mais qui ravira le public débutant et/ou jeune vers lequel il est destiné, et sur lequel il obtient une réussite critique dans son objectif de transmettre la flamme.

Critique écrite en septembre 2024.

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Mots des auteurs

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