Livre à couverture souple de 88 pages en bichromie sépia.
Ce quatrième supplément pour Yggdrasill est centré sur Uppsala, ville sacrée, important centre commercial et résidence des rois du Svithjodh. Un tiers de l'ouvrage fournit des éléments de contexte, tandis que le reste est consacré aux scénarios.
Après une page de crédits et une page de sommaire, ce supplément démarre par une longue introduction de six pages qui explique la difficulté de décrire l'Uppsala de l'âge de Vendel (550-793). En effet, pour l'instant, les historiens spécialisés ne savent pas grand-chose de factuel sur la ville. Les auteurs font le point sur les connaissances archéologiques, sur les mythes, et explicitent leur Uppsala.
Le premier chapitre (3 pages) campe le contexte en décrivant brièvement le puissant royaume du Svithjodh : histoire, situation politique, factions et centres urbains notables.
Le second chapitre (19 pages) brosse un portrait détaillé de la ville d'Uppsala : géographie des alentours, défenses, vie quotidienne, description des quartiers, pouvoir politique (dont la généalogie des rois Ynglingar) et religion.
Le troisième chapitre (14 pages) est consacré à un scénario, Les boucliers blancs, indépendant de la campagne développée jusqu'ici dans les ouvrages de la gamme. Dans la chaîne de montagnes qui sépare la Suède de la Norvège, les personnages viennent en aide à des paysans sauvagement agressés par un contingent d'hommes en armes. De fil en aiguille, ils vont découvrir l'histoire d'un étrange clan composé uniquement de femmes.
Le dernier chapitre (41 pages) présente un long scénario, Le fer et le sang, suite de la campagne entamée dans le livre de base et poursuivie dans les second et troisième suppléments. Les personnages quittent Brenna pour retrouver un être cher qui a été kidnappé. La piste des ravisseurs mène d'abord les personnages à Höggom où il leur faut user de beaucoup de diplomatie et résoudre deux intrigues secondaires. Puis ils arrivent à Uppsala et sont rapidement plongés au coeur des intrigues des puissants du royaume. L'apogée de ces intrigues a lieu durant les festivités du solstice d'été, alors que toutes les personnalités du royaume sont venues à Uppsala pour rendre hommage à Freyr et Freya. Neuf semaines après le solstice, Egil et Ottar sont officiellement en guerre, et les troupes d'Ottar attaquent Uppsala. Les personnages ont pris parti pour l'un ou l'autre des deux frères et sont impliqués dans les combats menant au dénouement final.
Cette fiche a été rédigée le 13 juin 2011. Dernière mise à jour le 15 juin 2011.
Rois des Mers avait redoré le blason de la gamme. Uppsala devait être à sa hauteur avec un contexte digne des légendes. Autant dire tout de suite que ce fut une sacrée déception.
Je passe rapidement sur le manque de relecture qui laisse parfois des mots manquants ou de trop dans les phrases, ce n'est déjà pas bon signe.
D'un point de vue esthétique, l'ouvrage est très peu illustré. 10 réelles illustrations en tout. On repassera donc pour l'immersion et la présentation d'un contexte aussi flamboyant ainsi que sur l'ergonomie du livre. Retrouver une information pertinente dans un tel texte continu est une gageure. D'autant que certaines informations sont dispersées entre la présentation d'Uppsala et la campagne qui s'y déroule.
La description de la ville et des environs est rébarbative. Elle donne l'impression que la région est cadenassée et imprenable et en même temps on parle de dangers d'attaques de brigands. On décrit la région à force de mots, mais aucune carte pour que le MJ puisse s'y retrouver et avoir une vision d'ensemble. Par contre, oui, on a droit à un inutile arbre généalogique de la famille royale du Svithjodh d'une page, ça oui. Combien de fois à la lecture me suis-je dit qu'un petit dessin valait mieux qu'un long discours...
Restent le scénario indépendant et la campagne. Le premier est correct. L'accroche est crédible, les enjeux et les choix réels et en nuances de gris. C'est exactement le type de scénario que j'attends de cette gamme. La suite de la campagne, par contre, renoue avec les défaut des précédents épisodes : des ficelles tour à tour trop grosses et trop fragiles.
Va pour l'événement déclencheur qui tient la route : l'enlèvement du Fils de la Dame de Givre et d'un des PJ (PNJ tellement important qu'il n'a d'ailleurs jamais été nommé). Ça d'accord, si ça ne fait pas bouger les joueurs, c'est qu'ils n'ont pas l'âme de héros. Par contre, lorsqu'ils retrouvent l'enfant, ils doivent ensuite accepter de le laisser repartir calmement ? Et puis oublier cette quête principale et perdre leur temps à vaquer à Uppsala en recherche d'autres quêtes qui ne les concernent pas ? Et même s'ils arrivent à le récupérer (c'est quand même leur objectif), comment croire qu'ils vont aller à Uppsala alors qu'ils sont en charge d'une colonie à l'Ouest ? Là, il faut vraiment que les joueurs acceptent de suivre les panneaux "le scénario est par là" et oublient leurs attaches.
Il aurait pourtant été tellement plus simple de les pousser à aller à Uppsala pour régler leur différent avec le ravisseur en demandant le jugement du roi.
Pire que tout, on apprend que le Fils de la Dame de Givre a une prophétie de fin du monde sur la tête. Merveilleux. Si ça c'est pas du build-up pour la suite de la campagne, je ne sais pas ce que c'est. Sauf que, il me semble, on ne parle plus de ce gamin dans les épisodes suivants, si ce n'est un encart du type "et si les joueurs décident quand même de voir si le gosse va bien" dans l'épisode suivant. Et d'autres PNJ souffrent du même syndrome exaspérant du "il a un Destin qui doit se révéler plus tard dans la saga, mais on ne vous en dit pas plus... et pour cause, on ne vous en dira pas plus plus tard non plus".
Au final, un beau potentiel gaché par une forme décevante et des accroches et des motivations à géométrie variable. C'est vraiment dommage parce que la partie urbaine est riche, les personnages et les intrigues aussi. Mais je n'arrive pas à croire que le scénario puisse vraiment naître sans faire usage de forceps. Pourtant, avec un bon travail de la part du MJ, il y a là un épisode épique à jouer.
Critique écrite en septembre 2017.
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