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Fourberies à Lugdunum, ou le GRoG à OctoGônes

Par Jérôme 'Ficheur fou' Bianquis

Rubrique : Reportages
Date : 12 octobre 2014

Le grand concours annuel de fourberie se déroule depuis des années en l'Espace Tête d'or, à Lyon. Le GroG, champion national de la fourbitude spécialité rolo-ludique y participait, comme d'habitude. Voici ce qui justifie notre titre national.

Tout commence le vendredi soir : sournoisement, nous squattons la table réservée aux Chroniques d'Altaride, sous le fallacieux prétexte qu'ils sont absents pour le moment. Nous sommes donc face au vendeur de bonbons. C'est extrêmement fourbe, et tout le week-end, je dois résister au spectacle de son étalage, et aux cris de frustration de mon futur diabète. La soirée se passe en mondanités avec divers éditeurs et associations, où l'on en profite bien entendu pour dire du mal des absents. Et même parfois des présents, pourquoi se priver ?

C'est ainsi que Neko raconte quelques trucs croustillants sur des concurrents ou prétendus tels. Elle montre aussi sa nouveauté du jour, X-Corps, un lot spécial imprimé pour OctoGônes, et dont elle ne ramènera pas grand-chose après la ruée. C'est traître pour les souscripteurs de la version deluxe qui ne peuvent que tirer la langue devant le stand. Elle est comme ça, Neko.

Yann des Ludopathes distribue à tour de bras les nouveaux suppléments d'Ars Magica, fraîchement arrivés. Il est plus sobre que d'habitude sur les distributions de goodies, histoire de réduire les retards et les complications, sans doute. A son stand, un de ses auteurs et illustrateurs, Josselin Grange, content de voir se profiler à l'horizon le lancement du dernier supplément Anöe. Une gamme se boucle, ça se fête : tu payes le champagne Josse ?

C. Antoine d'Ankama anime déjà du City Hall, notre nouveau jeu du mois. Elle n'est pas mécontente de ses ventes, même si c'est loin évidemment des tirages Ankama habituels. Le jeu de rôle restera pour Ankama un à-côté, un bonus ou un complément sur une gamme qui marche bien, rien de plus. Les lots avec bonus (cartes et feuilles de personnage) s'épuisent rapidement, mais j'ai déjà le mien, que je fais dédicacer car l'illustrateur de l'écran et l'auteur du jeu sont présents. Pleurez, vous qui vous êtes fait surprendre !

Notons que Tonton Alias aka Stéphane Gallay se partage entre les deux stands voisins de 2DSF et Ankama. Tout ça sous prétexte qu'il a un jeu chez l'un et un scénario chez l'autre, qu'il fait d'ailleurs jouer. Ce seigneur helvète de la fourberie et de la bière bouffe décidément à tous les râteliers.

JDR Édition a désormais deux jeux et en prépare un troisième, tout en amenant des accessoires Steampunk sur son stand. Encore une souscription ?

Olivier Sanfillipo dit Akae tient un stand où il dédicace à une cadence sévère en dépit d'une crève non moins sévère, enfin ça c'est ce qu'il dit. Au passage, il vend tous les gadgets de la convention car il est l'auteur de l'affiche, c'est donc chez lui que je me procure un joli mug.

Rêve De Jeu est aussi présent que d'habitude, organisant l'espace découverte de l'escrime GN. Ils sont même venus avec une vidéo des années 90 qui présente El Presidente avec des cheveux, et une grande barbe. C'est fourbe de montrer ce genre d'image, ça pourrait donner à certains l'idée qu'El Presidente vieillit, voire qu'il perd ses cheveux, alors que chacun sait qu'il est né chauve. Non mais !

Discussion courte mais intéressante avec les représentants de la Camarilla française, association qui note un sacré revival coïncidant avec la sortie de l'édition Vampire 20e anniversaire. Faut dire qu'elle est réussie, cette édition. Pas de regret d'avoir craqué pour l'édition collector en cuir noir ! Certains suppléments par contre sont un peu du f… de gueule. Parfois, même un éditeur sérieux vous fait un coup de p...

L'édition de la convention est elle aussi bien réussie, pour autant qu'on puisse en juger, avec deux fois plus d'exposants que l'an dernier. Du coup notre place officielle est plus limitée : le lendemain nous n'aurons qu'une demi-table et une chaise et demie, partagées avec deux autres associations, la FFJDR et Opale rôliste. En plus, nous sommes à côté de l'accueil rôliste et mon ordinateur allumé sur la table donne souvent l'idée que je suis aussi un des accueillants. Mais je n'ai pas l'application de gestion des tables et je dois les décevoir à chaque fois. La sournoiserie, ça va jusque dans les détails de ce genre.

Je suis dans le brouillard suite à la fatigue de la journée et je rentre pas trop tard, surtout que Jef est dans le même cas. Le reste du week-end, une traîtreuse crève m'épuise.

Le samedi matin, nous sommes presque l'heure pour la partie de City Hall de JeF, qui doit démarrer à 9 heures. J'installe le stand sur notre nouvel emplacement restreint, et je pars faire le tour du salon, discuter, dire du mal, faire des photos, apprendre et répandre des ragots... Jai le magnifique n'est pas en retard, jamais, son arrivée est juste décalée de deux heures pour cause de réveil tardif. Mais il est finalement arrivé, donc tout va bien.

Aux nouvelles du jour : 7° cercle veut traduire Fatal, en concurrence avec Di6ident qui prévoit de le sortir en feuilleton sur les dix prochains numéros, Greg Privat veut faire la version violence et bandana rouge de Bimbo, nom de code « Bambo », certains stands sont l'illustration vivante des ravages de l'alcool, d'autres prouvent que la drogue c'est mal, à moins que ce ne soit le manque de sommeil ou la combinaison des trois. Le stand de 2DSF est un exemple flagrant en fin de convention, vu la collection de cadavres.

Une certaine séquence porno avec placement de produit rôliste est très demandée et commentée. Je fournis une adresse youpourn à Thibaud du stand 7° cercle, que nous appellerons Monsieur T pour protéger son anonymat, et il s'excite beaucoup sur la séquence vidéo sus-mentionnée. Du coup ce sera un sujet de discussion sur nombre d'autres stands, y compris par exemple Lionel Jeannerat qui rêve d'un tel placement de produit pour sa prochaine réédition de Romance Érotique. Trop tard camarade, tu t'es fait griller la politesse par un plus fourbe que toi. D'un autre côté, le 7° cercle sort First contact X-Corps, jeu qui peut aisément donner son titre à une production de ce type, dans la catégorie Teen par exemple. Plus qu'à tourner le trailer et en route pour le best-seller : Florrent, Neko, il va falloir donner de votre personne. Plus tard, je montre mes photos de Geekopolis au 7° cercle, suscitant à nouveau un émoi suspect chez Mister T.

Un ex-videur de boîte de nuit annonce que nombre de stars du X françaises sont des rôlistes et gnistes confirmés. Il y a selon lui un rapport entre les deux activités qui facilite le glissement de l'une vers l'autre. Laissons-lui la responsabilité de cette dernière affirmation.

Je rappelle à nombre d'éditeur que nous avons un calendrier des sorties , qu'il peut être mis à jour par leurs soins, et qu'il permet les dates de sortie floue... Cette dernière fonction attire l'attention de tous les éditeurs. Nul ne sait pourquoi, n'est-ce pas ! Il serait fourbe de supposer que leurs calendriers des sorties ne sont pas toujours précisément tenus.

Le marchand de bonbons semble bien seul à son stand le vendredi soir. Je ne suis pas certain qu'il fasse le chiffre d'affaire attendu. Mais le samedi la fréquentation progresse notablement, pour le plus grand plaisir des organisateurs qui recommencent à parler d'un déménagement vers un local plus grand. La file d'attente à l'entrée devient impressionnante ! Visiblement la nouvelle offre : 2€ pour deux heures, pour ceux qui ne font que passer est un grand succès. Cela fait rentrer des acheteurs, à défaut de fournir des joueurs pour les tables de JDR. Et puis les tables figurines et jeux de société permettent elles des parties courtes.

Pierre Rosenthal et Didier Guiserix sont présents, ainsi que Tristan Lhomme : le Casus de la grande époque ! Les discussions portent pourtant sur des projets d'avenir plus que sur la nostalgie. Les complots se développent. De toute façon, le vaste stand Black Book Éditions est une base de survie pour nombre de visiteurs. Tout le monde y passe un jour ou l'autre.

2DSF planifie ses sorties sur plusieurs années, mais je ne sais pas si c'est une bonne nouvelle. En tout cas le norvégien Itras By et le supplément Nightprowler2 accéléré par Mahyar Shakeri devraient sortir début 2015. Le japonais Contes du soleil couchant est annoncé vers pâques, c'est déjà ça. C'est quand que vous faites du JDR helvète, les gars ?

Je craque pour la boîte de base version deluxe des Légendes de la Garde, ainsi que pour la plastique notoirement sans défaut de l'éditeur. J'obtiens aussi une ou deux dédicaces ici ou là, y compris en sortant une vieillerie de ma collection.

Je discute un moment avec l'éditeur Icare, de la situation actuelle de l'édition de JDR, des tirages et de la qualité. Nous entrons en mode vieux cons, regrettant les ventes massives de l'âge d'or. Maintenant, il est content de pouvoir se payer un jambon-beurre de temps en temps grâce à ses meilleurs ventes.

D'autres petits éditeurs sont présents, comme Footbridge, et des auteurs en auto-édition comme XI pour Nothingness, Insectopia et l'équipe Tiamat. Vivere est représenté par l'auteur qui amène ce qui lui reste comme matériel après la souscription. Christophe « Tirodem » Gérard, d'après son badge, tient tranquillement son stand à côté de Lionel Jeannerat, Mister Romance érotique en personne. Tu n'as peur de rien, Tirodem ! Krystal, pourtant chez les XII Singes, dispose d'un stand autonome.. Les XII primates ont également un stand de vente, avec la deuxième édition de Trinités. Mais leur stand est tenu par les gens de Trollune, car ils ont fourbement évité de venir. Par contre, Agate éditions est bien présente pour les Ombres d'Esteren, et nous posera même une colle concernant la gestion de leur présence sur le calendrier des manifestations. Ils ont amené un jeu de société, la Rose Noire. Steve le belge biker est venu, avec drapeau, casque et bannière pour décorer son stand.

Pen of Chaos, aussi connu sous le nom de John Lang est là pour signer des autographes aux foules en délire mais aussi pour mener une petite partie ou deux de Donjon de Naheulbeuk. Finalement, une petite websérie gratuite, ça mène loin, pas vrai. Comment démarrer petit et discrètement se monter un empire multinational et devenir un suppôt du grand capital ? Demandez-lui, il sait faire.

Kerlaft le rôliste s'active tout au long de convention, avec une nuée de coéquipiers, et un stand spectaculairement décoré façon diseuse de bonne aventure. Il cherche à développer son projet de Guide Pour la Survie, le GPS des rolistes. Volontaires, au rapport !

Fumble Zone est là, et l'équipe s'est agrandie d'un pitchoune tout mimi. Mais c'est du boulot pour les parents ! Ils doivent de temps en temps abandonner le stand pour une partie d'Advanced Couche et Biberon.

Je fais découvrir On Mighty Thews à un responsable ffjdr comme jeu d'initiation possible, et il contacte sur-le-champ Trollune pour l'acheter. Ça, c'est de la réactivité. J'y pense d'autant plus que le matin même un joueur est venu me remercier de le lui avoir fait découvrir à OctoGônes 4. Depuis, il est fan d'OMT ! Mais c'est là que le sournois frappe : l'ouvrage est épuisé...

Il y a un peu de cosplay, souvent steampunk mais pas que : une shaman post-apo porte fièrement une tenue qui ne permet pas le soutif. En prévision d'un futur cosplay, je me procure une montre de gousset dans le style, chez JDR Editions. Moi non plus, je n'aurai pas de soutif.

Je fais office de commercial pour la convention RPGers auprès de certains éditeurs soucieux de renouveler leur circuit de convention, et Pablo Jabouille, orga JDR de RPGers, doit passer derrière pour finaliser. Et se débrouiller pour assumer mes promesses de monts et merveilles...

Longue discussion avec des auteurs de JDR potentiels sur les réalités du marché et les possibilités de vivre de cette activité. Mes connaissances en matière de crownfunding me servent à cette occasion. Je crois que je fais tomber quelques illusions au passage, ça devient une habitude.

Pierre Gallois fait tester son jeu Synchrone, et tombe sur une équipe sans doute un peu fatiguée qui ne parvient pas à faire quelque chose des indices dont il les submerge. Dans la mesure où il n'a jamais voulu me faire tester son jeu, je me sens autorisé à dire du mal de lui.

Le dimanche démarre doucement, par une réunion équipe GRoG à deux dans ma cuisine, qui passera à trois quand Jai daignera se lever et se joindre aux autres. Qu'il soit rentré bien plus tard après une partie spéciale « auteurs de romans » demandée par les organisateurs de la convention n'est pas une excuse. Comment ça, je suis de mauvaise foi ? Je ne vois pas ce qui vous fait dire ça.

En fin de matinée, à l'unanimité des quatre groguistes présents, est décidé une action en direction des éditeurs et des auteurs. Il s'agit de leur dire ou redire qu'ils peuvent créer une identité au nom de l'éditeur sur le GRoG et s'en servir pour annoncer leur présence en convention sur notre calendrier. Après partage des éditeurs présent, l'opération est immédiatement mise à exécution. Hélas les XII Singes ne sont pas là, et devront être contactés séparément. Et de toute façon il faudra envoyer un mail de rappel à tout ce beau monde, avec description de la méthode. L'éditeur manque de mémoire à long terme, tous les auteurs en attente de droits d'auteur vous le diront.

Fourbement, on dit du mal des éditeurs avec les auteurs et des auteurs avec les éditeurs. Quant aux auto-éditeurs, personne ne les aime, ces sales prétentieux ! Et parfois on en parle aussi dans la nouveauté d'OctoGônes 2014, la salle bénévoles et exposants, qui permet de trouver un peu de calme et de se restaurer sommairement. Diverses réunions et interviews s'y déroulent, car c'est pratique. C'est une bonne idée des organisateurs !

Fin de journée : Greg Privat part à la bourre, avec son sac kaki et sa collection de tampons Bimbo. Il a une montre qui affiche l'heure en binaire !

La fatigue se fait sentir, je cale (en bourg). L'équipe part vers la gare, manger et discuter un peu avant de se séparer. Le moral est gonflé à bloc grâce à une convention réussie. Réussie pour nous qui avons pu discuter et négocier avec nombres d'acteurs du paysage rolo-ludique français, réussie aussi par la bonne intégration de Tanuky, le nouveau venu de l'équipe, réussie encore du point de vue des organisateurs. Jugez plutôt : l'application de gestion des tables de JDR annonce 197 tables dans le week-end, pour 924 joueurs inscrits. Les plus gros créneaux sont évidemment le samedi après-midi et le samedi soir. Et tout ceci ne compte pas les parties organisées par les éditeurs sur leur stand, comme City Hall sur le stand Ankama, qui ne désemplit pas. Mais pendant ce temps le secteur GN a fait jouer 109 joueurs à 9 murder party différentes, et proposé 25 heures de découverte de l'escrime GN.

OctoGônes, la convention française qui compte.