Quasiment dix ans après avoir fourni ma première bio au Grog, ce jour (celui de mes 43 ans) est une bonne occasion pour la réécrire un poil, histoire de l’actualiser.
Le début, en 1983, c’est un scénario de D&D pulp avec des pyramides, des nazis, un kraken et des agents de la CIA, le tout à l’époque d’Indiana Jones. Celui qu’on nomma par la suite le Colonel Birkhofâ fut donc notre premier MJ. Il avait 15 ans, on en avait 12 ou 13 et c’était the claque dans la gueule. Après ça, entre l’achat de la boîte rouge et de la première édition VF de l’Appel de Kutulu, la création d’un club, les premières nuits blanches, des heures près de la photocopieuse pour pirater (déjà) des tas de jeux en P2P manuel, les campagnes mythiques sous les escaliers du lycée (Bushido et Star Wars), ça n’a pas beaucoup arrêté. Jusqu’à la fac qui fut un trou noir absolu en matière de jeux en tous genres (à part d’interminables parties de Warhammer Battle et 40K, une campagne de Warhammer Fantasy, une autre du chef d’œuvre impublié de mon frère et quelques beaux scénarios d’Ambre).
Et puis, ça a gentiment repris vers 94 quand j’ai rencontré le sieur Christophe Bachmann, pilier du club Enfer et Contre Tout à Rennes (l’un des plus anciens club de JdR encore vivant). Et là, ce furent les véritables débuts d’une frénésie rôlistique – on jouait cinq jours par semaine, le plus souvent jusqu’à 6h du matin avant de reprendre le taf à 10... Et puis, ce fut aussi la rencontre de pleins de gens géniaux qui ont testé et testent encore pas mal de mes jeux, dont ma douce moitié croisée pour la première fois à une table d’Al Qadim...
C’est au club de Rennes que j’ai découvert qu’on pouvait écrire ses « petits mondes maisons », premiers pas vers le JdRA des années 2000 – et des mondes maisons, j’en ai écris un paquet pour animer mes multiples tables. C’est aussi à ECT que j’ai découvert tous les petits trucs pour improviser sur le pouce et rebondir sur les propositions des joueurs et fait mes premiers pas dans le sand-box, toujours avec mister Bachmann, LE meneur de jeu par excellence.
La troisième grande époque rôlistique, après que je sois devenu un « pro » du dessin pour avoir commis deux petites BD assez confidentielles, c’est la rencontre avec Emmanuel Gharbi, Pierrick May et tous ceux qui deviendront le cœur du collectif Ballon-Taxi, puis des éditions John Doe. Merci à l’ADSL d’avoir pénétré dans nos campagnes profondes en 2003.
Comme Manu a été assez gentil pour nous laisser travailler sur son bébé, on a pu sortir Exil en 2005. Et comme un dénommé Brand avait été assez fou pour lancer le Royal Rumble en compagnie du non moins taré Cégé, j’ai aussi commencé à voler de mes propres ailes et découvert que je pouvais fort bien écrire, illustrer, maquetter un jeu complet tout seul dans mon coin. À partir de là, on a tâtonné, on a expérimenté des tas de choses et puis on a monté les éditions John Doe pour sortir nos bébés sans devoir attendre qu’un éditeur donne son feu vert – décembre 2006 pour les premiers pas officiels en boutique.
Depuis, je ne travaille plus que pour le jeu de rôle ou presque : il y a tous les livres pour John Doe bien sûr, et puis quelques traductions pour Sans-Detour (merci Cégé pour le coup de paluche) et Edge (merci Sandy) et des collaborations avec Kobayashi pour les Livres de l'Ours, et puis des projets personnels, gratuits ou non, que l’on retrouve sur mon site. À ce jour (février 2014), j’ai deux parties hebdomadaires, courtes mais régulières, plus quelques autres sous Google Hangout et Roll20 (deux belles inventions pour le rôliste isolé) et on arrive parfois à jouer aussi le WE – avec un groupe de joueurs assidus, patients, compréhensifs et investis (imaginez les changements et ajustements nécessaires à une batterie de tests !).
Au bout du compte, mes plus grands remerciements vont certainement à mon épouse qui a accepté que je me lance dans le JdR à temps complet. Qu’elle soit elle-même rôliste ne change rien au fait qu’il faut une sacré confiance et une sacré ténacité pour supporter les petits revenus et les longues heures, sans compter l’humeur bougonne ou exaltée d’un créatif en mode charrette. Et puis, c’est aussi elle qu’il faut remercier pour la simplification des règles et leur relative ergonomie...
Cette bio a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009. Dernière mise à jour le 7 janvier 2019.